Les avant-gardes (XXe)

Au sujet du XXe siècle artistique, communément perçu comme le siècle de la modernité, il convient de rappeler que cette rupture dans l'histoire de l'art a eu lieu dès la fin du XVIIIe siècle, lorsque les artistes les plus modernes sont venus systématiquement remettre en cause l'académisme dominant. En quelque sorte, les artistes du XXe siècle, libérés par leurs aînés, ont eu la lourde tâche de défricher le champ des possibles cultivé avant eux. Les avant-gardes florissantes de la première moitié du XXe siècle se sont d'ailleurs nourries des recherches des trois grands solitaires du XIXe siècle que furent Van Gogh, Gauguin et Cézanne. Cézanne a ainsi inspiré le cubisme, apparu en France dès les années 1900 ; Van Gogh a posé les bases de l'expressionnisme, qui a trouvé en Allemagne son terrain le plus fertile ; et l’oeuvre de Gauguin a annoncé les différentes formes du primitivisme.

Les principales avant-gardes

  • Le primitivisme (1890 – 1920 et au delà)
  • Le fauvisme (v 1900 – 1910)
  • L'école de Paris (v. 1904 – 1940)
  • L'expressionnisme allemand (v. 1905 – 1920)
  • Le cubisme (v. 1907 – 1917)
  • Le futurisme / orphisme / rayonnisme (v. 1909 – 1934)
  • Le suprématisme et le constructivisme (v. 1913 – 1924)
  • De Stijl (v. 1917 & 1932)
  • Dada (1914 – 1924)
  • Le Bauhaus (v. 1919 – 1933)
  • Le surréalisme (v. 1924 – 1945)
  • La sculpture moderniste (v. 1912 - 1943)

Le primitivisme

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Van Dongen s'est lié avec les fauves et a travaillé sur la brutalité du monde du spectacle. Il était aussi assez proche du groupe allemand contemporain De Brücke.

Madame matisse à la raie verte, 1905, Matisse.

De son côté Matisse a très vite abandonné le dessin et la ligne pour un traitement spatial de la couleur (les couleurs chaudes avancent et les froides reculent : il s'agit d'un traitement optique de la couleur). Sans la ligne, avec la couleur seule, le peintre a traité le volume.

Le bonheur de vivre, 1905-1906, Matisse.

Le peintre a interrogé le traitement associé de la ligne et de la couleur. Il a voulu explorer la tension entre le décoratif (l'aplat) et la réalité (le volume).

La desserte rouge, 1908, Matisse.

Dans le tableau ci-dessus, l'opposition entre la ligne et la couleur est très perceptible. La figure devient un élément du décor, l'extérieur se fond avec l’intérieur. Matisse s'est proposé de nier la réalité, d'interroger la peinture pour elle même. Car si la couleur crée l'espace, elle a aussi le pouvoir de le nier.

L’atelier rouge, 1911, Matisse.

Dans son Atelier rouge, le volume est essentiellement présent par la ligne (suivant la perception de Cézanne : le volume est représenté dans ses formes géométriques). Matisse fait ainsi coexister la planéité et le volume, deux éléments a priori contradictoires.

Vitraux de la Chapelle de Vence, Matisse.

Le cancer du peintre s'est déclaré en 1941 et les médecins ne lui donnaient plus que 6 mois à vivre. Matisse a alors décidé d'expérimenter une autre méthode : les gouaches découpées (voir ci-dessus). Ces dernières lui ont permis de dépasser le conflit entre la ligne et la couleur, qui ne faisaient plus qu'un.

L'expressionnisme allemand

Le terme « expressionnisme » tel que nous l'entendons apparaît en 1912, dans la revue d'art allemande Der Sturm. Les expressionnistes, dans les pas d'un Van Gogh, ont cherché à transmettre au spectateur l'image et la sensation intime de leur état psychique et émotionnel. La forme, là encore, était secondaire.

Le Cri, 1895, Edouard Munch.

Le besoin, 1893-1901, Kollwitz.

Marcella, 1909, Kirchner.

Ernst Ludwig Kirchner a fondé Die Brücke à Munich vers 1905, ambitionnant de rompre avec le passé en transcrivant les visions intérieures et les émotions par la couleur.

Crucifixion, 1911-1912, Nolde.

La Crucifixion ci-contre fut inspirée par le retable d'Issenheim, dont les 500 ans ont été célébrés en 2012.

Enfant jouant, 1909, Oskar Kokoschka.

L'oeuvre de l'expressionniste Kokoschka, élève de Klimt lié à la sécession viennoise, a elle aussi été difficilement acceptée.

Improvisation IX, 1911, Kandinsky.

Le cubisme

Le cubisme fut l’un des grands mouvements modernes du premier quart du XXe siècle. Élaboré, sous l’influence de Cézanne, par Pablo Picasso et Georges Braque en première ligne, le cubisme s’est construit de manière hermétique avant d’intéresser de nombreux peintres.

Pablo Picasso, Les Demoiselles d’Avignon, 1906–1907

En 1907, Picasso peint les Demoiselles d’Avignon dans son atelier parisien. L’œuvre est parfois présentée comme le manifeste de cette nouvelle esthétique, marquée par la découverte de la sculpture africaine, aux formes synthétiques.

Portraits cubistes

Juan Gris, Portrait de Pablo Picasso, 1912

Ce portrait de Picasso est l’œuvre de Juan Gris, l’autre Espagnol du cubisme. L’artiste est représenté la palette à la main, engoncé dans une large veste. La palette de Gris est claire, mais les teintes sont restreintes. Il apporte un important effet de luminosité. Il ne s’agit pas d’un portrait illusionniste, mais d’une œuvre qui donne à ressentir le volume du personnage, découpé en formes géométriques.

André Lhote, Autoportrait, 1930

André Lhote est le cubiste français qui s’est le plus employé à marier la tradition académique à la modernité cubiste. Il fut à la fois un théoricien et un professeur qui forma de nombreux élèves dans une académie ouverte à son nom. Son goût pour le portrait et ses compositions témoignent toujours d’une grande rigueur académique.

Le futurisme / orphisme / rayonnisme

Le futurisme

ENVIRON 1909-1935

En fevrier 1909, le poete italien Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944) publie un article dans le journal La Gazzetta dell'Emilia qui commence par ces mots: Nous voulons chanter l'amour du danger, l'habitude de l'energie et de la témérité. Le poete donne une manière de vivre qui glorifie la modernité dans ce qu'elle a de mécanique, d’urbain, de violent, de technologique. En meme temps, il s'agirait de se détourner du culte du passé;, de l'archeologie par exemple. On voit qu'il s'agit encore une fois d'un regard sur le monde un peu naif par le fait meme qu'il s’imagine à travers une discipline artistique promouvoir un autre avenir, à tout le moins une autre façon de vivre. Si la science et la technologie marquent profondément le destin des hommes, le constater par des œuvres d’art ne change rien : c’est exprimer une réalité.

Dans le domaine de la peinture, cet engouement pour la modernité ne présente pas une forte originalité. D'abord influencé par le pointillisme de Seurat et Signac, les futuristes vont ensuite découvrir le cubisme qui aura une influence considérable sur leur style.

 

Goncharova. Green forest, 1912Natalia Goncharova. Green forest (1912)
Huile sur toile, 54,6 × 49,5 cm, Museum of Modern Art, New York.

 

Umberto Boccioni (1882-1913)

Influencé par Marinetti, Boccioni devient le théoricien du futurisme. Ses peintures, d’inspiration pointilliste comme cet autoportrait du tout début du 20e siècle, vont subir l’influence cubiste. 

Boccioni. Autoportrait Autoportrait
Boccioni. The City Rises, 1910

The City Rises (1910)
Huile sur toile, 199,3 par 301 cm, Museum of Modern Art, New York.

Boccioni. Dynamisme d'un Cycliste (1913)

Dynamisme d’un cycliste (1913)
Huile sur toile, 70 par 95 cm, Peggy Guggenheim Collection, Venise.

Boccioni. Dynamisme d'un joueur de football, 1913

Dynamisme d'un joueur de football (1913)
Huile sur toile,193 par 201 cm, Museum of Modern Art,New York.

Le rayonnisme

Voici une petite vidéo explicative sur cette technique de création née et dévloppé dans la ville de Moscou.

Le surréalisme

Le surréalisme est un mouvement artistique du XXe siècle, comprenant l’ensemble des procédés de création et d’expression utilisant toutes les forces psychiques (automatisme, rêve, inconscient) libérées du contrôle de la raison.

  • Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une grenade, une seconde avant l'éveil
    (1944)
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